L’obésité : un problème ou une solution?

Augmentant les risques et les complications de plusieurs affections telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’hypertension, certains cancers, etc., le surplus de poids est sans contredit un danger pour notre santé. Toutefois, à la lumière des études actuelles, on comprend que cette situation s’avérerait aussi être le résultat d’une certaine compensation de notre corps pour s’adapter à des agressions extérieures en évolution. Ainsi, le manque de sommeil, la pollution et le stress seraient aussi en partie responsables de nos problèmes d’embonpoint.

Le manque de sommeil

Entre 1960 et 2000, alors que la prévalence de l’obésité doublait, la nuit de sommeil raccourcissait. Effectivement, au cours des 40 dernières années, les Américains ont vu diminuer de 1 à 2 heures leurs nuits de sommeil. En 2001, environ 37 % des jeunes adultes dormaient moins de 7 heures par nuit par rapport à seulement 15 % en 1960. À la lumière de ces données, des chercheurs ont voulu vérifier l’impact du manque de sommeil sur le métabolisme et l’appétit. Malgré que cette problématique de recherche soit encore jeune et que de plus amples études soient nécessaires, les résultats actuels semblent démontrer que les petits dormeurs ont généralement tendance à être plus enrobés. De plus, ces derniers présenteraient un taux de leptine plus faible. La leptine est une hormone produite par nos cellules graisseuses qui favorise la dépense énergétique et diminue la faim. Bref, le manque de sommeil favoriserait les fringales et le stockage des calories. La durée optimale du sommeil serait en moyenne, pour la majorité des adultes, de 7 à 8 heures. Attention, ceci ne s’appliquerait pas aux enfants et aux personnes âgées ainsi qu’aux adultes en situation particulière (femmes enceintes, athlètes, etc.).

La pollution

Plusieurs substances polluantes ont comme entrepôt dans notre corps les cellules adipeuses. Plutôt qu’elles soient en circulation dans notre corps, en les stockant à cet endroit, notre organisme s’assure de diminuer leurs effets néfastes sur notre santé. Ainsi, dans cette situation, nous pouvons considérer nos surplus de cellules adipeuses comme une solution. Étant donné qu’il en est de même pour les animaux, afin de diminuer notre exposition à certains polluants, il est conseillé de limiter notre consommation de protéines animales au profit des protéines végétales et/ou de consommer des coupes de viandes maigres et des produits laitiers maigres.

Le stress

Un environnement oppressif, des perturbations ou des tensions qui persistent peuvent avoir une influence hormonale non favorable à l’atteinte et au maintien du poids. Effectivement, le cortisol, aussi surnommé l’hormone du stress, est une substance qui est libérée dans l’organisme en réponse à un stress physique ou psychologique. La sécrétion de cortisol déclenche divers processus générateurs d’énergie, dont le sentiment de la faim, qui ont pour but de fournir au cerveau un apport en énergie suffisant pour préparer la personne à faire face aux agents de stress. Aussi, selon la conclusion d’une étude, maigrir serait une expérience stressante pour les femmes. Effectivement, une chercheuse de l’Université Laval aurait noté une hausse plus importante de la sécrétion de cortisol au levé chez des femmes en démarche d’élimination de poids par rapport à d’autres femmes et hommes de l’étude (minces et obèses). Chez les hommes de cette étude, ce serait plutôt l’obésité abdominale (physiologie en forme de pomme, la plus néfaste pour la santé) qui favoriserait une élévation anormale du taux de cortisol. Voilà, qui nous amène à penser qu’il s’agit encore d’une solution engendrée par l’instinct de survie de notre organisme. Cette étude ouvre la voie à d’autres recherches afin de découvrir les causes qui poussent davantage le corps des femmes à protéger ses réserves.

En somme, un surplus de poids est un problème dans la mesure ou ses inconvénients surpassent ses agréments. Enfin, une stratégie efficace pour arriver à atteindre et à MAINTENIR un poids optimal, est de travailler GRADUELLEMENT l’ensemble de nos habitudes de vie (alimentation, activités physiques, sommeil, élimination ou gestion des facteurs de stress, etc.) particulièrement celles qui sont sous-jacentes à notre gain de poids. Une formule gagnante pour arriver à modifier notre quotidien vers des habitudes plus santé est de focaliser sur le plaisir. Voici quelques suggestions :

  • Prenez le temps de faire des tests de dégustations pour découvrir des aliments qui plaisent autant à vos papilles qu’à votre santé. Manger bon et bien, c’est possible!
  • Aux repas et aux collations, prenez le temps de vous asseoir sans autre distraction afin d’être plus réceptif à vos signaux internes qui vous indique que vous êtes rassasiés. Plutôt que de manger pour remplir un vide intérieur, apprenez à le combler par d’autres moyens et découvrez le plaisir de savourer la nourriture.
  • Pour alléger un fardeau qui vous pèse, parlez à une personne de confiance afin de libérer des émotions refoulées. Il est possible de soulager nos tensions en pleurant, tout aussi bien qu’en riant ; ce n’est pas un signe de faiblesse, et cela peut procurer une très grande sérénité par la suite.
  • Pour vous faire plaisir et favoriser la détente, prenez un bain chaud, faites-vous donner un massage, lisez un bon livre, faites une balade en plein air. Prenez des moments pour vous, vous le méritez!
  • Pour évacuer le stress, marchez, nagez, joggez et parlez-vous intérieurement en vous concentrant sur des idées et des affirmations positives.

Après avoir appliqué toutes ces stratégies, vous bénéficierez sans aucun doute d’un meilleur sommeil!

Bon succès dans votre démarche!

Véronique Therrien
Diététiste